Si certains pensaient que les étoiles des fêtes de fin d’année avaient fait disparaître comme par magie la contestation des gilets jaunes, ils n’ont pas eu beaucoup à attendre pour déchanter. Il faut reconnaître que le gouvernement, Benjamin Griveaux en tête, et la majorité, ont tout fait pour souffler sur les braises durant ces derniers jours et mettre 50 000 personnes dans les rues, contre 32 000 la semaine précédente.
En quelques jours ceux qui nous gouvernent sont passés de la peur totale à l’amnésie, reprenant l’assurance qui est à l’origine des évènements : ignorance des réalités, certitude d’avoir raison, hermétisme total à la moindre amorce de débat ou de remise en cause. Ils ont même oublié le sac de l’Arc de triomphe, qu’ils ont été incapables de protéger : comment expliquer autrement qu’une porte de ministère puisse être défoncé sans la moindre anticipation des forces de l’ordre ?
Les semaines qui viennent seront déterminantes : soit, enfin, le gouvernement et la majorité écoutent vraiment et engagent le dialogue, soit ils ouvrent la porte à toutes les violences et à tous les extrêmes. En tout état de cause, l’amateurisme gouvernemental patent à tous les niveaux ne facilite pas les choses ; quand, de plus, personne n’offre aujourd’hui d’alternative crédible, il y a matière à être inquiet en ce début d’une année 2019 que l’on sent plutôt confuse et inquiétante.