En 1984 Michèle MARTINEAU m’accueillait au lycée Aubanel d’Avignon comme jeune professeur stagiaire, venant tout juste de réussir le CAPES d’Histoire-Géogaphie.
En faisant de moi un collègue, complètement intégré au sein de l’équipe de 13 Historiens-géographes de l’établissement, elle me montrait que ce métier ne trouve tout son sens que collectivement, en confiance et au service des élèves.
En partageant son implication dans l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie, elle me montrait que l’actualisation des connaissances est une exigence professionnelle, tout en acceptant que le « métier » ne s’acquiert que progressivement, soulignant avec sourire et indulgence, les erreurs, imprécisions et maladresses que seul le partage d’expérience permet de dépasser.
En acceptant et en encourageant même parfois des démarches différentes, elle m’ouvrait la voie vers ce que l’on n’appelait pas encore les TICE et à peine les « nouvelles technologies ». Encore une question de partage, dans lequel chacun apporte sa part pour faire émerger de nouvelles idées : c’est le fondement même de l’Internet.
Bien au delà de la stricte dimension professionnelle, Michèle Martineau a mis en évidence quel était à son sens la place d’un enseignant d’Histoire-Géographie dans le monde mouvant des années 80 : un acteur exigeant et engagé de la vie collective. Engagement scientifique engagement associatif, engagement politique, autant de facettes pour apporter sa pierre à l’édifice.
Ce faisant, sans le savoir – ou en le sachant trop bien – , elle a fait quelque part ce que je suis aujourd’hui. En contact annuellement avec elle, à l’occasion des traditionnels vœux de début d’année, j’ai eu le bonheur de la rencontrer une dernière fois il y a un peu plus d’un an, toute entière tournée vers des projets de voyages culturels pour faire partager sa passion, que la maladie n’a jamais diminuée. Dernier message d’une tutrice pour son stagiaire, même si nous le savions pas alors.
Je viens d’apprendre qu’au mois d’août dernier elle nous a quittés, sans rien dire… Michèle, que ces quelques lignes soient un dernier sourire entre nous. Juste un sourire, mais bien plus qu’un sourire.
c’est une merveilleuse déclaration, très touchante,et tellement vrai !!!Tout est dit, et difficile d’en rajouter!!!On ne peut y être insensible!!!